ÉCHELLE DE L'ÎLOT
Cadre Théorique
Pour un habitat durable
Un habitat durable sous-entend que les milieux bâtis ainsi que les habitations qui les composent contribuent au développement de collectivités viables se déclinant ainsi à l’échelle du quartier et du bâtiment lui-même (Collectivitésviables.org. 2020). En effet, un habitat durable est un milieu sous forme compact et mixte où se retrouvent, entre autres, des lieux de travail, des commerces, des services de même que des espaces publics près des résidences. Par la suite, un habitat durable se compose d’habitations qui répondront aux multiples besoins de la population. Cela peut se présenter sous forme de diversité tant générationnelle que socioéconomique de même qu’une mixité dans les types d’habitations.
La mixité : un ingrédient essentiel
La mixité des usages est un des premiers ingrédients à considérer lors de la création de milieux de vie complets. En effet, elle favorise la convergence des activités et des parcours tout en structurant le quartier et la ville puisqu’elle permet l’utilisation des lieux pour divers usages tout au long de la journée. La mixité, contrairement à la ségrégation des activités, rassemble les divers secteurs et contribue au développement durable des villes en ce sens où elle « évite le gaspillage de territoire » (Collectivitésviables.org, 2020). Autrement dit, elle consomme peu d’infrastructure de transport et permet un meilleur emplacement des activités contribuant ainsi à éviter l’étalement urbain. La mixité peut également s’appliquer à même le bâtiment de façon verticale c’est-à-dire, en ayant un immeuble offrant une diversité d’usage (par exemple, commerces au rez-de-chaussée et logements aux étages). La concentration des activités dans un même secteur, pensons ici aux commerces de proximité ou encore des immeubles d’habitations compacts, a également un impact positif, car ces pôles d’attraction créent un effet d’entraînement permettant aux activités socioéconomiques se localisant dans les alentours de bénéficier de l’achalandage (Collectivitésviables.org, 2020). Cela crée des synergies économiques tant dans le quartier que dans la ville. Enfin, l’intensité des activités a un impact important sur la vie de quartier de même que la ville. L’intensité explore la dimension émotionnelle à l’espace urbain vécu en plus d’être une réponse au contexte ou à la place (Stonor, 2018). Bref, ce concept « d’intensité » est essentiel puisqu’elle donne vie à un quartier. L’intégration des activités, quelles qu’elles soient — vie, travail ou commerces — dans une proximité raisonnable pousse les gens à se livrer à une gamme complète d’activités et ainsi rendre l’espace vivant et attrayant.
La densité résidentielle… à ne pas négliger !
La présence des résidents est une variable importante dans l’équation puisqu’elle a des retombées positives sur le secteur : les habitants assurent une vie urbaine plus continue (Collectivitésviables.org). Aussi, par leur présence, ils assurent aux services de proximité une viabilité tout en consolidant les synergies économiques. La diversification des fonctions dans le secteur passe également par la multiplication des formes d’habitations qui le compose dans le but de répondre aux divers besoins de la population (familles, couples, étudiants et aînés). En effet, en regroupant plusieurs ménages sur un même territoire, la compacité et la densité permettent de réduire les coûts de logement. Cet aspect est une caractéristique majeure afin de répondre à l’enjeu de logements abordables. De plus, la compacité mise sur l’économie des ressources utilisées afin de construire, entretenir et desservir les différentes unités résidentielles. Cela se traduit donc par une optimisation du territoire occupé et permet la protection des milieux naturels et agricoles. Le développement d’habitations compactes et attirantes pour le résident est donc un enjeu important afin de créer des milieux de vie durables. Ce faisant, on peut penser à des habitations multilogements, des appartements ou encore des jumelés. Bref, encourager des bâtiments plus petits, mais plus nombreux (avec des parcelles plus petites) tout en ayant un confort équivalent à la maison individuelle.
Marcher dans son quartier : ça n’a que du bon !
En effet, un milieu de vie compact et pensé à l’échelle de l’homme permet aux usagers de vivre de façon plus conviviale le lieu et cela se fait en marchant puisque c’est à pieds que l’on comprend la mixité. Aussi, penser le quartier à l’échelle humaine favorise une meilleure intégration du bâti dans le tissu urbain. Cela réfère notamment à l’harmonie des gabarits et des textures de même que l’articulation des éléments physiques qui réfère à des grandeurs et des proportions humaines (Ewing & Clemente. 2013). Un aménagement à l’échelle de l’homme met l’accent sur les besoins des usagers en matière de sécurité, de confort, de mobilité, d’appartenance et autres. Cela sous-entend de ne pas concevoir un plan pour sa beauté lorsqu’on est à vol d’oiseau, mais bien à hauteur d’homme (Gehl. 2010). Enfin, un quartier conçu à l’échelle de l’homme tend à une forme d’appropriation du lieu et permet aux usagers de développer un sentiment d’appartenance. Le lieu devient un endroit de vie confortable et favorable aux déplacements à pieds. En effet, cela est permis grâce à des petits îlots qui permettent les raccourcis ainsi que la mise en place d’infrastructures rendant les déplacements sécuritaires.
Des espaces publics, pour une communauté vivante !
L’espace public est également un élément important à considérer dans la planification du tissu urbain. En effet, ce type de lieu encourage les citoyens à s’engager dans la communauté et à participer à la vie publique. Ces endroits peuvent être appliqués autant à grande échelle — jouant ainsi le rôle de centre de vie publique accueillant diverses activités et événement par exemple — qu’à petite échelle où ils seront plutôt des lieux de repos afin de prendre du temps dehors. L’espace public, contrairement au quartier, doit être ouvert et inclusif afin de favoriser les échanges entre différents types de personnes (Jacobs. 1987). Les espaces publics doivent également se montrer résilients. En d’autres mots, ils doivent être en mesure de prendre différentes saveurs en raison des différents groupes d’intérêts qui les créent et la gamme particulière des utilisations qu’ils accueillent (Carmona. 2018). L’aménagement d’un lieu public est une façon de redonner de l’espace aux piétons et de permettre des échanges de même qu’une vitalité au cœur du quartier.
Un Turku habitable
Une part importante a été accordée à l’habitabilité, et ce, dans le but de créer un environnement de vie attrayant dans le centre urbain de Turku. Ainsi, le simple fait de permettre aux locaux de résider au centre-ville, cela a pour effet de raviver et supporter les services de proximité existants. Diversifier le centre-ville répond également au nombre croissant de résidents tout en permettant un accès facile vers les services commerciaux, les lieux de travail, les transports en commun et les centres culturels.
Ainsi, la structure urbaine est densifiée à l’aide du développement intercalaire composée de différentes typologies résidentielles. En effet, plusieurs stratégies de densification ont été utilisées soient :
En agrandissant les bâtiments existants vers le haut avec leurs larges greniers et leurs toits-terrasses qui peuvent maintenant accueillir de grandes familles ;
En faisant cohabiter les maisons de ville avec des appartements (qu’ils soient locatifs ou privés) ;
En relocalisant les stationnements dans des espaces sous-terrain ou dans des espaces de stationnements partagés et, ainsi, permettre de construire sur ces espaces vacants des résidences.
Enfin, les services publics sont intégrés directement dans l’environnement urbain, là où les gens bougent, travaillent et vivent.
Le projet se base sur une approche conceptuelle centrée sur l’homme. En effet, les concepteurs ont pensé des espaces verts et ouverts répondant aux besoins des usagers en plus de procurer une meilleure distribution et un meilleur accès par tous les groupes de la société, en particulier les personnes âgées et les enfants. Cette approche est essentielle afin d’améliorer la structure sociale de la ville et a renforcé la cohésion de celle-ci.